c - distinction
Suite à l’idée de Gabriel Tarde, Georg Simmel délivre dans son essai de 1895 que lorsque nous imitons « nous renvoyons à autrui l’exigence d’énergie productive
[…]. L’imitation délivre donc l’individu, des affres du choix, le signal comme la créature d’un groupe ». Pour cela, certains individus sont amenés à fonder la singularité dans la généralité, c’est le phénomène de distinction. De ce fait, si la mode « satisfait un besoin d’appui social » engendrant un phénomène de masse, elle satisfait tout autant le besoin de distinction, la tendance à la différenciation, à la variété, à la démarcation.
La mode parvient à cette distinction, d’après Simmel grâce au fait que « les modes sont toujours des modes de classes ». En effet, les classes supérieures se distinguent de celles des classes inférieures. La mode se voit donc abandonnée par la première classe dès que la seconde commence à se l’approprier.
La logique veut que les populations modestes concentrent leurs intérêts vers les populations aisées ce qui oblige ces dernières pour se distinguer de nouveau, à en créer une nouvelle.
Enfin, un autre intellectuel célèbre émet sa théorie sur le phénomène de distinction en 1979. Ce dernier se nomme Pierre Bourdieu, sociologue du XX siècle.
Pour lui, les classes supérieures cherchent à se distinguer par leurs goûts et en s’appropriant les pratiques culturelles les plus nobles (visite de musée, opéra, galerie). En l’occurrence ici, par la mode vestimentaire. Par conséquent, les classes moyennes travaillent à imiter à l’égard des pratiques et des goûts étant consacrés comme légitimes par les classes supérieures.
Bourdieu décrit ainsi, les stratégies utilisées par les classes populaires, réduites au réalisme et au conformisme.
Pour finir, le but de cette stratégie de distinction vise à marquer la position des classes supérieures ou d’un groupe sociaux dans le cadre d’une lutte de classement.
Bourdieu - Présentation de « La Distinction » (1979)